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Le souvenir tout comme une berceuse
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A noué le fil d'or des années d'autrefois
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Quand je traînais dehors mon âme paresseuse
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Et sans craindre le chaud ni le froid
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Le souvenir en moi tisse sa laine
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Et je vois des soleils et des arbres tout verts
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Tout est pourtant pareil mais j'ai comme une chaîne
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Qui me rattache aux choses d'hier
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Le souvenir est un tissu fragile
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Et j'ai cousu depuis sur ses étoiles d'or
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Tant de jours et de nuit à rechercher cette île
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Où l'enfance m'attend comme un port
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Le souvenir a des phrases muettes
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Et quelques fois le soir elles se taisent pour moi
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Pareils à des mouchoirs palpitent dans ma tête
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Les morceaux de rêves d' autrefois
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Mon avenir au cadran de ma montre
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Ecrit ses lettres d'or et me vole mes joies
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Je ne vis plus dehors et ceux que je rencontre
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Me demandent un peu plus chaque fois
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LE SOUVENIR
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Nana Mouskouri |