|
Les enfants ont brisé leur carapace étanche
|
Et prennent les chemins qu'on avait interdit
|
Depuis longtemps ceux-là parlaient d'une revanche
|
Et ce matin d'été fût le moment choisi
|
|
Mères dans vos foyers qui pleurez votre enfance
|
Vos cages de coton n'ont su les retenir
|
Par delà votre larme et bien vaine souffrance
|
Ils s'en vont ce matin droit dans leur avenir
|
|
Petit Pierre et Michelle
|
S'en vont par les chemins
|
Courent de terre en ciel
|
En se donnant la main
|
|
Le petit déjeuner sera le lait de chèvre
|
Et dans les champs de blé nous ferons notre pain
|
La rosée sera bonne à la pointe des lèvres
|
La pluie nous lavera de la boue des chemins
|
|
Nous ne reviendrons pas dans ce monde bizarre
|
Où l'on donne le jour en fermant les volets
|
Nous voguerons longtemps bercés par le hasard
|
Des rêves que sinon nous n'aurions jamais faits
|
|
Sylvie, Jeanne et Muriel
|
S'en vont par les chemins
|
Courent de terre en ciel
|
En se donnant la main
|
|
Plus de peine et de larmes et de portes au pays
|
Nous n'aurons plus ni dieux, ni maîtres ni frontières
|
Par nos mains nous vivrons la véritable vie
|
De ceux qui ont trouvé un peu plus de lumière
|
|
Plus de grandes maisons qui déchiraient le ciel
|
Et le vaste horizon sera notre demeure
|
Plus une seule guerre, un repos naturel
|
Où les enfants nouveaux n'auront plus jamais peur
|
|
Petit Pierre et Muriel
|
S'en vont par les chemins
|
Courent de terre en ciel
|
En se donnant la main
|
|
|
|
-----------------
|
Petit Pierre et Muriel
|
| Louis Capart |