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Ainsi donc ainsi donc
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Il n'y aurait plus rien à faire
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Qu'à mettre la clé sous la porte
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De ce château sombre et désert
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Où gisent nos illusions mortes
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Ainsi donc ainsi donc
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Vite fait serait l'inventaire
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De ces chambres abandonnées
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Aux lits recouverts de poussière
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Aux parquets noirs de sang séché
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Et sur les carreaux des fenêtres
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On pourrait écrire à la craie :
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"Tout demain devra disparaître
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Des choses que l'on a cru vraies"
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Et dans ce monde à la dérive
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Pareils aux autres animaux
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Nous n'aurions d'autre choix pour vivre
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Que dans la jungle ou dans le zoo
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Ainsi donc ainsi donc
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Il n'y aurait plus rien à voir
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Circulez mais circulez donc
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Ainsi finirait notre histoire
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Sous le poids des malédictions
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Ainsi donc ainsi donc
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Faudrait faire amende honorable
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Raser les murs courber le dos
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Se résigner au pitoyable
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Errer de goulags en ghettos
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Tout ne serait que simulacre
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Toute espérance sans lendemain
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Rien ne servirait de se battre
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Pour un monde à visage humain
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Il faudrait brûler tous les livres
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Redevenir des animaux
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Sans avoir d'autre choix pour vivre
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Que dans la jungle ou dans le zoo
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Ainsi donc ainsi donc
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Contre la faim contre la haine
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Contre le froid la cruauté
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De la longue quête incertaine
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Pour affirmer sa dignité
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Ainsi donc ainsi donc
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Il nous faudrait tout renier
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De la bataille surhumaine
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Que depuis l'âge des cavernes
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L'homme à lui-même s'est livré
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Ne tirez pas sur le pianiste
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Qui joue d'un seul doigt de la main
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Vous avez déchiffré trop vite
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"La musique de l'être humain"
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Et dans ce monde à la dérive
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Son chant demeure et dit tout haut
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Qu'il y a d'autres choix pour vivre
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Que dans la jungle ou dans le zoo
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Qu'il y aura d'autres choix pour vivre
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Que dans la jungle ou dans le zoo
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Dans la jungle ou dans le zoo
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| Jean Ferrat |
