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Quand vous viendrez chez moi gn'aura pas à s'en faire
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La porte s'ouvrira gn'aura le corridor
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Et vous serez chez vous souris dans un gruyère
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Les volets seront mis pour oublier dehors
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Je vous verrai venir ô ma moitié d'orange
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Je vous attends depuis si longtemps souffle court
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Je serai tout à coup saisi d'un mal étrange
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Je serai sans parler je serai sans bonjour
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Mais vous aurez déjà posé votre mantille
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Vous m'aurez rapporté de la tarte aux copeaux
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De la glace aux genêts du pâté de jonquilles
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Vous saurez tout déjà vous serez du bateau
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Vous serez au courant vous serez affranchie
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Vous prendrez votre assiette au fond du poussiéreux
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Et je vous couperai le quignon d'anarchie
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Dans la miche du pauvre avec un couteau feu
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Le chien n'est pas méchant qui grogne à tous les diables
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Qui m'aide à renvoyer proprement les salauds
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Il viendra simplement se coucher sous la table
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Et donner de la gueule aux coups de godillots
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O ma cruelle amante, ô ma fragile épaule
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Ma nudité ma blonde ô mon secret miroir
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Vous viendrez sur mon lit vous viendrez dans ma geôle
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Et vous approcherez doucement l'éteignoir
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Quand vous viendrez chez moi gn'aura pas à s'en faire
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La porte s'ouvrira gn'aura le corridor
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Et vous serez chez vous souris dans un gruyère
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Les volets seront mis pour oublier dehors
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Hospitalite
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| Jean Ferrat |